J'aime beaucoup dessiner au fusain sur du papier blanc. Le contraste du noir sur blanc donne à la représentation une grande expressivité. Cependant l'utilisation de ce papier est problématique. En cas d'erreur, gommer ne permet pas de retrouver le blanc du papier, il reste une trace. Pas le droit à l'erreur ? Oui et non.
Cette problématique a du bon. Il pousse l'artiste a :
- Gagner en assurance. Privilégier la spontanéité à l'exactitude pour un dessin plus vivant.
- Comprendre qu'un bon dessin excuse de petites erreurs. Pas les grosses erreurs bien entendu. Une précision trop importante peut tendre vers la superficialité et le statique.
- Penser beaucoup plus. Choix du sujet, centre d'intérêt, composition. Tout doit être pensé jusqu'au moindre trait. Longueur, épaisseur, orientation, finesse, valeur, etc Chaque geste est précédé d'une réflexion comme le ferait un calligraphe.
- Plus de réflexion entraine moins d'informations et plus d'intention, Trop d'infos inutiles peut entrainer la confusion. Or la confusion peut être vectrice de laideur.
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La réflexion du jour :
Quand j'étais étudiant, j'ai participé une fois à un cours de peinture qui durait 3h et par la suite je me suis entrainé à finir la peinture durant ce laps de temps. Plus tard, j'ai pris des cours particuliers avec le même prof, mais cette fois les sessions ne duraient que 2 heures. Naturellement j'ai adapté ma pratique à ce nouvel horaire. En l'espace de quelques semaines, j'ai appris à terminer une peinture en 2 heures. Bientôt j'en arrivais à me demander ce que j'avais bien pu faire avant durant la 3e heure supplémentaire !Le temps est précieux et vous devez vous forcer à peindre le plus vite possible, tout en faisant attention à ne pas perdre un iota de la qualité. Get it right est plus important que get it done !
John Howard Sanden
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La 2e réflexion du jour :
Tout ce qu'on fait hardiment et comme à la volée, prend un air élégant et gracieux : c'est une vérité d'expérience que l'on ne saurait nier.Si l'on trace un ornement ou une lettre majuscule à main levée, l'ouvrage a toujours plus d'élégance, malgré ses imperfections, que celui qu'on aura tracé péniblement et posément avec toute l'attention et la symétrie possibles. Il en est de même d'une touche hardie. Qu'on l'exécute avec le pinceau, le crayon ou la plume, elle a je ne sais quoi d'attrayant et de spirituel qui décèle d'autant mieux le talent et l'intention de celui qui l'a faite, qu'il a mis moins d'hésitation à la produire : il semble que le sentiment de l'artiste passe dans ses doigts avec la rapidité du fluide électrique. S'il hésite, s'il s'arrête dans l'espoir de faire mieux, l'inspiration se refroidit, il ne fera pas aussi bien.
Voilà pourquoi un croquis fait par un homme habile donne tant de plaisir à un véritable connaisseur; voilà encore d'où vient la difficulté, pour ne pas dire l'impossibilité, de copier un croquis spirituel, malgré les négligences et souvent même les incorrections qui s'y trouvent. Vous n'y verrez ni un dessin bien pur ni la douce harmonie qu'on admire dans un dessin soigné et châtié; mais il exprime plus de choses de la patience dénuée de verve, de chaleur et de sentiment. Exprimer beaucoup avec quelques traits de crayon, n'est ce pas la même chose que de communiquer beaucoup d'idées en peu de mot ? Or tout homme qui peut faire un croquis ou une esquisse spirituelle, doit avoir nécessairement une touche spirituelle, même dans ses ouvrages les plus travaillés, si d'ailleurs il a acquis assez d'expérience pour être maître du maniement de la couleur.
MLP Bouvier
La citation du jour :
Il faut réfléchir, l’œil ne suffit pas.
Cézanne
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