Né dessinateur, j'ai toujours aimé m'exprimer avec le trait, la forme, la valeur. En revanche, j'ai longtemps fui la couleur. Celle-ci me mettait mal à l'aise.
J'aurais pu passer le reste de ma vie à dessiner, parce que là est ma nature profonde. Mais au fond de moi, ma conscience me contrariait, me tourmentait : la peinture est composée de formes ET de couleurs. La peinture, c'est Ingres et Delacroix.
Je n'avais donc pas le choix. Il me fallait me sensibiliser au mariage des couleurs, développer ce sens trop longtemps négligé. Ce que je décidai d'entreprendre il y a 5 ans.
La créativité demande du courage a dit Matisse. C'est tellement vrai. Sortir de la zone de confort est très, très difficile. Il faut persévérer malgré tant d'échecs, d'innombrables ratés, d'incalculables envies de renoncer.
Aujourd'hui, la couleur m'impressionne moins et son langage m'est un peu plus familier. J'utilise même du parme, du turquoise ou du rose, comme sur ce portrait peint hier.
Il reste une montagne de travail, mais c'est un bon début.
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