La principale difficulté dans cet exercice réside dans le travail du feuillage. Il s'agit de peindre un ensemble de feuilles et non feuille par feuille. Or les feuilles du poinsettia sont relativement simples à peindre et il est tentant de les peindre chacune bien soigneusement ... ce qui donnera fatalement un horrible effet mosaïque.
Il faut peindre la forêt et non les arbres !
Pour cela il faut beaucoup plisser les yeux, pour mieux voir les masses et pour être moins distrait par chaque feuille.
>> Relire le points 4 des formidables conseils de Frank Benson (design) !!
Brunaille express !
On dégrossit !
3h30 plus tard !
Détail !
La réflexion du jour :
La touch' du peintre !
Il faut, pour ainsi dire, que la petite élévation de couleur que comporte une touche lumineuse soit un résultat spontané : on doit y voir l'inspiration; elle ne doit jamais être reprise ni retouchée : qui dit une touche, dit un seul coup de pinceau hardi et nerveux, large ou délicat. C'est ainsi qu'on parvient à caractériser la forme et la nature de l'objet qu'on veut représenter : or, une touche arrangée, reprise et léchée, n'est plus une touche; elle a perdu ce qui en fait l'essence et le mérite, l'expression spontanée d'un coup de pinceau spirituel, libre et savant.
Tout ce qu'on fait hardiment et comme à la volée, prend un air élégant et gracieux : c'est une vérité d'expérience que l'on ne saurait nier.
Si l'on trace un ornement ou une lettre majuscule à main levée, l'ouvrage a toujours plus d'élégance, malgré ses imperfections, que celui qu'on aura tracé péniblement et posément avec toute l'attention et la symétrie possibles. Il en est de même d'une touche hardie. Qu'on l'exécute avec le pinceau, le crayon ou la plume, elle a je ne sais quoi d'attrayant et de spirituel qui décèle d'autant mieux le talent et l'intention de celui qui l'a faite, qu'il a mis moins d'hésitation à la produire : il semble que le sentiment de l'artiste passe dans ses doigts avec la rapidité du fluide électrique. S'il hésite, s'il s'arrête dans l'espoir de faire mieux, l'inspiration se refroidit, il ne fera pas aussi bien.
Voilà pourquoi un croquis fait par un homme habile donne tant de plaisir à un véritable connaisseur; voilà encore d'où vient la difficulté, pour ne pas dire l'impossibilité, de copier un croquis spirituel, malgré les négligences et souvent même les incorrections qui s'y trouvent. Vous n'y verrez ni un dessin bien pur ni la douce harmonie qu'on admire dans un dessin soigné et châtié; mais il exprime plus de choses de la patience dénuée de verve, de chaleur et de sentiment. Exprimer beaucoup avec quelques traits de crayon, n'est ce pas la même chose que de communiquer beaucoup d'idées en peu de mot ? Or tout homme qui peut faire un croquis ou une esquisse spirituelle, doit avoir nécessairement une touche spirituelle, même dans ses ouvrages les plus travaillés, si d'ailleurs il a acquis assez d'expérience pour être maitre du maniement de la couleur.
Aussi est-ce particulièrement à la nature de la touche que des yeux exercés reconnaissent qu'un tableau est de tel ou tel peintre, et avec assez de certitude pour ne pas prendre presque jamais une copie, aussi bonne qu'elle soit, pour un original.
La touche d'un grand maitre porte un caractère si distinctif, qu'il est mille fois plus difficile de l'imiter parfaitement, qu'il ne l'est de contrefaire une signature ou une écriture quelconque.
(...)
Qu'on infère pas de là qu'il ne s'agit que d'avoir des touches libres et hardies pour produire d'excellents ouvrages; il faut que ces touches soient posées avec la plus grande justesse, tant pour la vérité du ton que pour la forme qu'elles doivent exprimer; il faut qu'elles ne soient ni lourdes, ni maigres, ni sèches, mais harmonieuses, moelleuses, expressives et naturelles. Que d'analogie dans les moyens qui sont à la disposition de l'homme pour communiquer ses idées !
(...)
Travaillez donc longtemps; mûrissez, par l'étude et la réflexion, votre jugement et votre talent, avant de vous croire capable de briller par la liberté du faire et de la touche; car elle n'est que le résultat du savoir : comme elle est la marque distinctive d'un peintre consommé dans son art, elle ne sera jamais l'apanage des commerçants ni des talents vulgaires.
MPL Bouvier
La touche d'un grand maitre porte un caractère si distinctif, qu'il est mille fois plus difficile de l'imiter parfaitement, qu'il ne l'est de contrefaire une signature ou une écriture quelconque.
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Qu'on infère pas de là qu'il ne s'agit que d'avoir des touches libres et hardies pour produire d'excellents ouvrages; il faut que ces touches soient posées avec la plus grande justesse, tant pour la vérité du ton que pour la forme qu'elles doivent exprimer; il faut qu'elles ne soient ni lourdes, ni maigres, ni sèches, mais harmonieuses, moelleuses, expressives et naturelles. Que d'analogie dans les moyens qui sont à la disposition de l'homme pour communiquer ses idées !
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Travaillez donc longtemps; mûrissez, par l'étude et la réflexion, votre jugement et votre talent, avant de vous croire capable de briller par la liberté du faire et de la touche; car elle n'est que le résultat du savoir : comme elle est la marque distinctive d'un peintre consommé dans son art, elle ne sera jamais l'apanage des commerçants ni des talents vulgaires.
MPL Bouvier
Le conseil du jour :
Comme Blondin (Clint Eastwood), plissez les yeux pour voir les masses, et ne pas être distrait par les détails !
>> Le matériel du peintre !
>> 28 conseils peinture à apprendre par cœur !
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