Le crâne du jeudi !


Il commençait à prendre la poussière aussi j'ai décidé de sortir Jim du fond du placard et de lui (re)faire le portrait ! Le fusain rehaussé de blanc est une excellente technique pour rendre les volumes. A consommer sans modération !

Les 5 pensées du jour (inspirées par ce dessin) :

1 Trop lécher (estomper/blaireauter/fondre ..) c'est enlever l'expressivité de la représentation. C'est comme des visages auxquels on enlève les rides via photoshop, c'est effacer la vie.
2 Pour un aspect plus naturel, varier le sens des hachures.
3 Avant de dessiner, se demander si le sujet a suffisamment de potentiel.
4 Apprendre à rendre une partie non importante est aussi importante que l'inverse.
5 Même dans une esquisse, suggérer l'arrière plan.

Le processus en 3 étapes !

La réflexion du jour :

Il est vrai que ce qui plaît surtout aux ignorants c’est l’inexpressive minutie de l’exécution et la fausse noblesse des gestes. Le vulgaire ne comprend rien à un résumé hardi qui passe rapidement sur les détails inutiles pour ne s’attacher qu’à la vérité de l’ensemble. Il ne comprend rien non plus à l’observation sincère qui dédaigne les poses théâtrales pour ne s’intéresser qu’aux attitudes toutes simples et bien plus émouvantes de la vie réelle.

Il règne au sujet du dessin des erreurs qu’il est difficile de redresser.

On s’imagine que le dessin peut être beau en lui-même. Il ne l’est que par les vérités, par les sentiments qu’il traduit. L’on admire les artistes, forts en thème, qui calligraphient des contours dénués de signification et qui campent prétentieusement leurs personnages. On s’extasie sur des poses qu’on ne remarque jamais dans la nature et qu’on juge artistiques parce qu’elles rappellent ces déhanchements auxquels se livrent les modèles italiens quand ils sollicitent des séances. C’est là ce qu’on nomme ordinairement le beau dessin. Ce n’est en réalité que de la prestidigitation bonne pour émerveiller les badauds.

Il en est du dessin en art comme du style en littérature. Le style qui se manière, qui se guinde pour se faire remarquer, est mauvais. Il n’y a de bon style que celui qui se fait oublier pour concentrer sur le sujet traité, sur l’émotion rendue toute l’attention du lecteur.

L’artiste qui fait parade de son dessin, l’écrivain qui veut attirer la louange sur son style ressemblent à des soldats qui se pavaneraient sous leur uniforme, mais refuseraient d’aller à la bataille, ou bien à des cultivateurs qui fourbiraient constamment le soc de leur charrue pour le faire briller, au lieu de l’enfoncer en terre.

Le dessin, le style vraiment beaux sont ceux qu’on ne pense même pas à louer, tant on est pris par l’intérêt de ce qu’ils expriment. De même, pour la couleur. Il n’y a réellement ni beau style, ni beau dessin, ni belle couleur : il n’y a qu’une seule beauté, celle de la vérité qui se révèle. Et quand une vérité, quand une idée profonde, quand un sentiment puissant éclate dans une œuvre littéraire ou artistique, il est de toute évidence que le style ou la couleur et le dessin en sont excellents ; mais cette qualité ne leur vient que par reflet de la vérité.
Auguste Rodin

>> A relire le testament esthétique !

La citation du jour :

Avec une noix,un grain de raisin et un couteau, il y en a pour travailler vingt ans en changeant seulement son couteau de place.
Degas

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