La clémentine du mercredi !

Le Bet .. le berckt .. le betchop .. bref la clémentine du mercredi (et le bertshdorf !)

Clémentine et bertshdorf, 14x18 cm, oil on gessoed board

La réflexion d'Ernest jour :
L’effet et les pochades. Un tableau où l’effet n’est pas absolument juste est un mauvais tableau que rien ne peut sauver, quelles que soient l’exécution du dessin et l’habileté de l’exécution. Pour qu’un effet soit juste il faut qu’il réunisse deux conditions indispensables, justesse des valeurs et justesse des colorations. Un tableau peut être bon, malgré des imperfections de dessin, s’il réunit les conditions précédentes ; c’est pourquoi les maitres comme Daubigny, Corot, Courbet et tant d’autres, ont fait des pochades qui sont des chef d’œuvres. La pochade étant le résultat des études, il faut avoir étudié pour en faire de belles. Celles des maitres sont toujours intéressantes parce qu’elles résument toute une vie de travail en quelques notes savantes. Les meilleurs tableaux se font souvent avec une pochade réussie, quand on a acquis une grande expérience après des années d’études ; c’est pour cela que les maitres ne font plus que des pochades et des dessins très étudiés devant la nature. Le détail ne les intéressant plus, ils résument tout, dans une belle ordonnance des lignes et dans la puissance d’en effet juste.

On sait que, ce que l’on entend par bien dessiné, quand on parle d’un tableau, ne veut pas dire que les détails en soient minutieusement exécutés ; on entend par là que l’ordonnance des lignes et la construction des plans soient savamment disposées.

Jules Depré, le grand paysagiste français, que nous avons eu le bonheur de connaitre étant jeune, nous a donné, un jour, un conseil inoubliable. C’était à propos de l’effet dont nous causions et dont le maitre se préoccupait avec tant d’énergie : « Voyez-vous mon enfant, nous dit-il, la justesse et la puissance d’un effet doivent être tels, que lorsqu’on entre dans une exposition au Salon, ou dans une galerie, c’est votre œuvre qui doit tout d’abord attirer les regards, du plus loin qu’on puisse voir l’ensemble des tableaux. Il faut que le visiteur se dise tout d’abord : Qu’est ce que c’est que cela ? Si vous obtenez ce résultat, votre tableau sera bon, soyez-en convaincu ! »

L’effet, on le voit, doit être la première préoccupation du paysagiste, lorsqu’il sait suffisamment dessiner. Le dessin est la base de tout ; sans lui, on ne peut espérer obtenir aucun résultat ; il faut que le peintre soit assez maitre de ses moyens pour n’avoir plus la préoccupation des difficultés du dessin et de l’exécution. Quand on travaille d’après nature, on observe, on note tout ce qui est utile à la reproduction de l’effet qui a motivé l’étude ; le dessin et l’exécution doivent se faire d’instinct, l’œil et la main dessinent, exécutent, pendant que la pensée conçoit, que le cerveau observe, classe et note chaque chose. Il faut donc que l’artiste soit assez familiarisé avec ses procédés pour n’en avoir plus la moindre préoccupation, tel le pianiste qui compose sans s’occuper de la place des touches du clavier que ses doigts trouvent instinctivement.


Nous ne saurions donc jamais assez répéter aux jeunes peintres que le dessin et l’étude des natures mortes sont de première utilité pour tout ce que l’on voudra peindre plus tard, que c’est perdre sont temps de peindre des paysages quand on ne s’y est pas préparés par des natures mortes. Par ces mots : natures mortes, on sous-entend, les fleurs, les fruits, le gibier, les intérieurs, et comme le dessin comprend la figure et les animaux, il se trouve que pour devenir un paysagiste de talent, il faut avoir tout étudié.


L'humour du jour :


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2 commentaires:

  1. Bonjour Yann,

    Betschdorf Yann comme le nom du village où l'on fabrique ces poteries de grès typiques.
    Ces pots servaient à faire fermenter le choux pour la choucroute ou pour conserver des aliments. C'est pourquoi on en voit de toutes les tailles. Certains sont signés du maître potier, ils sont granuleux car on projette du sel de préférence mouillé pendant la cuisson à 1100°. Cela rend les pièces étanches et l'on peut conserver les aliments.C'est une technique ancestrale qui vient d'Allemagne et qui est encore perpétuée aujourd'hui. On ne trouve cette technique de poterie que dans certaines régions de France car autrefois le sel était imposé à la gabelle et il faut une argile riche en silicate. En Alsace on était exonéré de cet impôt.
    sylvie

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