L'atelier de modèle vivant du mercredi avec Vienne !

Une de plus ! Hier a eu lieu une nouvelle et formidable séance de modèle vivant !
Vienne a fait tomber le peignoir et a pris la pose sur l'estrade tandis que 8 élèves uber-motivés ont sué eau et sang derrière les chevalets. Après une brunaille rapide, j'ai posé les demi-teintes et ai approfondi avec le temps restant.

2h30 plus tard !

De la touche expressive !

Observations :
- Un cachet de tétrazépam  soulage bien quand on a le dos bloqué ... mais à éviter de prendre avant de peindre = tourniole garantie !
- Plus proche de la source de lumière, le haut du corps du modèle est plus contrasté que le bas. Les écarts de valeurs sont moins importants en dessous du bassin.
- Certaines parties du corps sont joliment rosées : jambes, avant-bras, pieds, mains, oreilles, nez en raison de la finesse de la peau ou/et de la stagnation sanguine.
- D'autres parties sont joliment claires, comme les seins, en raison du port de soutien-gorge.

Solution pour une poitrine plus bronzée !

La réflexion de Bouvier du jour :
(...) Les amateurs et les élèves croient tous que leurs ouvrages seront d'autant plus parfaits, qu'ils y auront fait entrer une foule de détails presque microscopiques, comme font ceux qui peignent des objets d'histoire naturelle : ils sont dans l'erreur. Pendant quelques années je l'ai partagée, je l'avoue, ce dont je suis bien revenu, l'expérience m'ayant prouvé que tous mes efforts en ce sens, loin de me rapprocher de l'apparence de la nature, m'en éloignaient toujours davantage. Ceci a, je crois, besoin d'explication.

Quel but se propose-t-on dans l'art de la peinture ?
Est-ce l'imitation servile des objets tels qu'ils sont réellement, ou simplement leur apparence, vus à une certaine distance ? Je pense que, comme on n'examine pas à la loupe les tableaux d'une dimension moyenne, et qu'on se place, pour en juger et en jouir, à un éloignement qui est à peu près celui d'où le peintre a envisagé son modèle, il ne faut saisir que les grandes masses et les détails assez marquants pour être vus sans efforts à la distance où l'on se trouve l'un de l'autre. Bien plus encore : il y a mille petites choses qu'un œil scrutateur découvre dans le modèle à force d'y attacher sa vue, mais auxquelles il n'aurait pas pris garde s'il n'eût envisagé la personne que d'une manière générale, comme quand on fait la conversation. Eh bien, c'est sous ce dernier aspect qu'il faut imiter la nature. 

Que voyez-vous sur le corps d'un animal quand vous ne l'envisagez que pour son allure et sa forme générale ? Apercevez-vous chaque poil de son manteau ou de sa toison ? Quand vous regardez une prairie et qu'elle charme vos regards, est-ce parce que vous y voyez distinctement tous les brins d'herbes qui couvrent son étendue ? Quand vous admirez un bel arbre, en comptez-vous toutes les feuilles ? Le pourriez-vous, même, quand vous en auriez l'intention ? Non, sans doute, pas plus que vous ne compteriez les poils d'une vache, d'un cheval, d'un mouton, etc. Il faut donc en peindre la masse, l'apparence, sans se perdre dans des détails insignifiants. Quand vous peignez une personne, voyez-vous distinctement toutes les fibres de l'iris ? Pouvez-vous distinguer chaque poil des cils, des sourcils, des cheveux ? Distinguez-vous toutes les aspérités et les pores de la peau ? Si vous ne voyez point tout cela à la distance où vous êtes, pourquoi donc entreprendre de faire ce que vous ne pouvez voir ? A force de vouloir être fidèle et vrai dans votre imitation, vous deviendriez faux. Où pourriez-vous d'ailleurs vous arrêter ? Autant vaudrait-il peindre toutes les inflexions et même les nervures de chaque feuille d'un arbre, et encore y joindre les insectes imperceptibles qui s'y reposent, puisque vous savez que tous ces détails existent. Ainsi, l'on tombe dans l'absurde, si l'on veut faire l'impossible et l'invisible. 
Bornons-nous donc à imiter l'apparence générale des objets; et si nous leur donnons leurs vrais contours, leur véritable couleur et l'effet magique qui résulte de la lumière et des ombres, nous aurons atteint le but que la peinture se propose.

Liens :
>> La séance de modèle vivant précédente !
>> L'atelier libre de modèle vivant : infos pratiques !
>> Le matériel de peinture à l'huile !
>> Les 8 erreurs les plus courantes de la séance de modèle vivant !

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