Les fesses callipyges


Après une retraite onirique dans un château de Haute Saône loin de tout, retour en Lorraine et reprise du travail.

J'ai demandé à un modèle rubanesque de prendre la pose durant une petite heure.
Il y a les critères tyranniques de la mode avec des corps adolescents, calibrés et androgynes. Et puis il y a les autres corps qui seraient 'trop ci' ou 'pas assez ça'. Si l'artiste doit apprendre à trouver de l’intérêt dans tout sujet, il a souvent une préférence pour ces derniers. Une beauté banale, classique, conventionnelle peut souvent être un écueil.

Une heure est très court pour faire le taf, soit :
1 trouver une idée,
2 réfléchir à la conception (quoi dessiner, comment le dessiner efficacement)
3 l'exécution d'après nature.

Face à la difficulté de l'exercice, beaucoup préfèrent travailler à partir de photos, tellement plus confortable. C'est une option certes. Cependant il y a une différence entre éliminer des problématiques et s'y confronter. Plus la masse de problèmes est importante, plus la pratique est difficile et formatrice.
Fuir la difficulté limite la compétence.
En revanche, travailler directement développe significativement les compétences de l'artiste et développe l'aptitude à s'adapter, à la créativité, à l'efficacité.

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Les fesses callipyges, 35 x 50 cm, fusain

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La lecture du jour :

« Le beau est toujours bizarre. Je ne veux pas dire qu’il soit volontairement, froidement bizarre, car dans ce cas il serait un monstre sorti des rails de la vie. Je dis qu’il contient toujours un peu de bizarrerie naïve, non voulue, inconsciente, et que c’est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement le Beau. C’est son immatriculation, sa caractéristique. Renversez la proposition et tâchez de concevoir un beau banal ! Or, comment cette bizarrerie, nécessaire, incompréhensible, variée à l’infinie, descendante des milieux, des climats, des mœurs, de la race, de la religion et du tempérament de l’artiste pourra-t-elle jamais être gouvernée, amendée, redressée par les règles utopiques conçues dans un petit temple scientifique quelconque de la planète, sans danger de mort pour l’art lui-même ? Cette dose de bizarrerie qui constitue  et définit l’individualité, sans laquelle il n’y a pas de beau, joue dans l’art (que l’exactitude de cette comparaison en fasse pardonner la trivialité) le rôle du goût ou de l’assaisonnement dans les mets, les mets ne différant les uns des autres, abstraction faite de leur utilité ou de la quantité de substance nutritive  qu’ils contiennent, que par l’idée qu’ils révèlent à la langue. »

Baudelaire, Exposition universelle (1855). 

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